qui est tellement plein de ruse et de malice et qui connaît beaucoup de tours, s'en va en courant vers une ferme. La ferme est dans un bois; il y a là beaucoup de poules, de coqs, de canes, de canards, de jars et d'oies. Et messire Constant des Noues, un paysan fort bien pourvu, habite très près de l'enclos. Sa maison a en abondance des poules et des chapons. Il a bien garni sa demeure, il y a de tout, de la viande salée, du jambon, et des flèches de lard. Le paysan est riche avec tout cela, il est vraiment bien installé, l'enclos se trouve tout autour. Il y a aussi beaucoup de bonnes cerises, de nombreux fruits de maintes sortes, des pommes, et encore d'autres fruits. Renart y va pour son plaisir. Le jardin est bien clos avec des gros pieds de chênes pointus, garnis d'aubépines. Maître Constant a mis ses poules dedans car c'est comme une forteresse. Renart se dirige de ce côté, tout doucement, tête baissée, il s'en va tout droit vers l'enclos. Renart est très fort en grande quête mais la résistance des buissons d'épines le contrarie dans son affaire si bien qu'il ne sait à quel saint se vouer. Il ne peut pas parvenir jusqu'aux poules ni en forçant ni en sautant. Il s'accroupit au milieu du chemin car il craint beaucoup que quelqu'un le voie. Il se dit que s'il saute sur les poules et qu'il les rate, il sera vu, et les poules se cacheront sous les buissons d'épines. Il pourrait alors être surpris rapidement avant qu'il n'aie guère pu s'approvisionner. Il en ressent une grande inquiétude. Il veut prendre pour lui des poules qui vont devant lui picorant. Renart s'en va en se baissant puis se redressant quand il découvre à l'angle de la clôture un pieu brisé; il se met dessus. Le paysan a planté des choux là où la clôture est ouverte. Renart passe de l'autre côté et entre dedans en se laissant tomber comme une masse pour que les gens ne le voient pas. Mais les poules qui tendent le cou l'ont vu à loisir, chacune s'empresse de fuir. Au même moment, seigneur Chantecler le coq, dans un chemin le long du bois, est en train de marcher dans la poussière d'une ornière entre deux pieux. Il va au-devant d'elles très fièrement, plume au pied, le cou tendu, puis demande pour quelle raison elles s'enfuient vers la maison. Pinte prend la parole, elle qui en sait plus, qui pond de gros œufs et qui juche près du coq, à sa droite. Elle lui raconte toute l'histoire : « Je ne sais quelle bête sauvage, qui pourrait vite nous faire du mal si nous ne sortons pas de l'enclos, est rentrée dedans, je vous l'affirme. — N'ayez pas peur, lui dit le coq, mais soyez toutes rassurées. — Par ma foi, dit Pinte, je l'ai vue, je vous le jure sincèrement que je l'ai vue parfaitement. — Et comment l'avez-vous vue ? — Comment ? j'ai vu la haie s'agiter et les feuilles du chou trembler là où s'est allongé celui qui est caché. — Pinte, fait-il, il n'y a plus rien. Vous avez rêvé ! Je vous garantis que par la confiance que je vous dois, je ne connais ni putois ni goupil qui oserait entrer dans cet enclos. Ceci n'est qu'une plaisanterie, retournez-vous en. » Sur ce, il repart vers son tas de poussière. « N'ayez crainte de quoi que ce soit, ni d'un goupil qui vous fasse du mal, ni des chiens. N'ayez peur de rien mais soyez toutes rassurées. » À ce moment-là, il se conduit très fièrement, mais il ne sait pas ce qui lui pend au nez. Il ne redoute rien car la cour est si bien fermée. Il ne s'inquiète nullement : comme le fait le sot ! Un œil ouvert et l'autre clos, une patte repliée et l'autre droite, il s'est placé à côté d'un toit. Là où il s'est appuyé, tel celui qui est las de chanter ou de rester éveillé, il commence à s'endormir. Alors qu'il est en plein sommeil et qu'il lui est agréable de dormir, le coq commence à rêver. Ne me prenez pas pour un menteur, il rêve, c'est la vérité. Vous pouvez le trouver dans le récit, qu'il voit je ne sais quelle chose à l'intérieur de la cour bien close, qui le voit au milieu et qui vient vers lui, à ce qu'il lui semble. Il en ressent une très grande frayeur. Elle a une pelisse rousse dont la bordure est faite d'os, et elle lui met de force sur le dos. | 1212 1216 1220 1224 1228 1232 1236 1240 1244 1248 1252 1256 1260 1264 1268 1272 1276 1280 1284 1288 1292 1296 1300 1304 1308 1312 1316 1320 1324 1328 | Qui tant est plain d'engin et d'art Et qui mout set de mainte guile, S'en vint corant a une vile. La vile seoit en .I. bos. Mout i ot gelines et cos, Anes marlarz et jars et oes. Et mesire Costant des Noes, .I. vilain qui mout ert garniz, Manoit mout pres du plaiseïz. Plenteïve estoit sa meson De gelines et de chapons. Bien avoit garni son ostel, Assez i avoit .I. et el : Char salee, bacons et fliches. De ce estoit li vilains riches, Et mout estoit bien herbergiez. Tout environ ert li plaisiez, Mout i ot de bonnes cerises Et plusors fruiz de maintes guises : Pomes i ot et autre fruit. Renart i va por son deduit. Son jardin estoit mout bien clos De piex de chiesne aguz et gros, Hordez estoit d'aubes espines. Dedenz avoit mis ses gelines Dant Costant por la forteresce. Et Renart cele part s'adresce, Tout coiement le col bessié, S'en va tot droit vers le plessié. Mout fu Renart de grant porchas, Mes la force des espinars Le trestorne de son afere, Si qu'il n'en set a quel chief trere. Ne por luitier ne por saillir, As gelines ne puet venir. Acroupiz s'est en mi la voie, Mout se doute que l'en nel voie. Porpense soi que se il saut As gelines et il i faut, Il ert veüz et les gelines Se repondront soz les espines, Si porroit estre tost sorpris, Ainz qu'il eüst gueres porquis. Mout par estoit en grant esfroi. Des gelines velt trere o soi Qui devant li vont pasturant. Et Renart se va chan levant, El retor del paliz choisist .I. pel froissié, dedens se mist. La ou li paliz fu desclos, Avoit li vilain planté chos. Renart i entre, outre s'en passe, Chaoir se laisse a une masse Por ce que la gent ne le voient. Mes les gelines en coloient, Qui bien l'ont veü en sohaite. Chascune de foïr s'esploite, Quant sire Chantecler li cos, En une sente lez le bos, Entre .II. piex en la croerre, Estoit alez en la poudriere. Mout fierement lor vint devant, La plume el pié, le col tendant, Si demande par quel reson Eles s'en fuient en meson. Pinte parla qui plus savoit, Cele qui les gros oes ponnoit, Et pres du coc juchoit a destre, Si li a conté tout son estre : « Je ne sai quel beste sauvage Qui tost nos puet fere donmage, Se ne vidions le pourpris. Il est ceains, jel vos plevis. » Ce dist li cos : « N'aiez peür, Mes soiez trestoute aseür. » Dist Pinte : « Par ma foi, jel vi, Et loiaument le vos afi Que je le vi tout a estrous. — Et conment le veïstes vous ? — Conment ? je vi la soif branler, Et la fueille du chol trembler, Ou cil se gist qui est repus. — Pinte, fait il, il n'i a plus. Treves avez, je vos otroi Que par la foi que je vos doi, Je ne sai putois ne gorpil C'osast entrer en cest porpris. N'est se gas non, tornez ariere. » A tant revet en sa poudriere. « N'aiez peor de nule riens Que vos face gorpil ne chiens. De nule riens n'aiez peür, Mes soiez trestoute aseür. » Mout se contient or fierement, Mes il ne set c'a l'oil li pent. Il se doutast d'aucune chose, Mes la cort est si bien enclose. Rien ne douta, si fist que fox. L'un oil overt et l'autre clox, L'un pié crapi et l'autre droit, S'est apostez delez .I. toit. La ou cil estoit apuiez, Conme cil qui ert anuiez Et de chanter et de veillier, Si conmença a sonmeillier. El someillier que il fesoit Et el dormir qui li plaisoit, Conmença li cos a songier. Ne m'en tenez a mensongier, Que il sonja, ce est la voire, Trover le pouez en l'estoire, Que il veoit ne sai quel chose Laieins dedenz la cort enclose, Qui li venoit en mi le vis, Einssi con li estoit avis. Si en avoit mout grant friçon. Et avoit .I. rous peliçon Dont les goules estoient d'os, Si li vestoit a force el dos. |
Un episode très interresant j'en veux un autre svp !!!
RépondreSupprimerje suis daccord je suis professeur de francais j'adore les épisodes du Roman de Renard je le conseille d'avantage aux éleves de 5e (je le conseille au mien) meme si c'est long c tres intéressant !
RépondreSupprimerEn quelle année ont été écrite les branches de Romant de Renart ?
RépondreSupprimerLes branches du roman de Renart ont été écrites entre 1170 et 1250. Source wikipedia.
RépondreSupprimerJe trouve aussi se livre très intéressant ; Je suis une élève de 5 eme je suis entrains de l'étudier ;)
RépondreSupprimerQuel est l'étymologie de Chantecler ?
RépondreSupprimerChantecler vient de « chante » et de « cler ». Cler veut dire « clairement », « haut », ou « à haute voix ».
RépondreSupprimerje suis en 5ème et on li ça et c'est interessant, surtout que j'ai un devoir de rédaction sur ce sujet.
RépondreSupprimerj'adore le roman de renart
RépondreSupprimermoi aussi
SupprimerJe suis un élève de 5ème B du collège LOUIS PERGAUD et je trouve ce roman assez intéressant de plus je suis entrain de l'étudier avec madame CZ****R MA PROFESSEUR DE FRANÇAIS je suis en tain de faire une rédaction dessus c'est pour cela que j'ai besoin du texte RENART ET CHANTECLER !!!!!!!!
Supprimerj adore ce livre je vous le conseille fortement
RépondreSupprimerMes élèves de GS .... aiment beaucoup le Roman de Renart ... On a commencé avec la pêche aux anguilles et depuis on continue! Je suis étonnée de leur capacité de compréhension , leur capacité a reformuler l'histoire , il n'y a pas d'images , que du texte . Je lis en petit groupe et nous ne faisons que du langage oral et de la découverte du monde autour des textes. Je n'en reviens aps moi-même !
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