la lance dressée sur le feutre, Ronel le chien de seigneur Frobert, et Pilleur, le chien de Robert, le riche paysan de l'enclos, qui l'ont pris en chasse les premiers. Arrivent ensuite à grande allure, Harpiste, Mourant et Fougueux, Épinard et Heurte-vilain, puis Rechigné du fils de Guillaine, qui est la femme d'Érard le drapier. À ce moment se mettent en route, Dressé, Gerfaut et Tyran, Roué, Louveteau et Émir. Clément en est aussi avec Olivier, et Dérivé le chien de Malbarré. À leur suite courent, Tournebrias, Herbette avec Frias, Brise-bois, Frisant et Amusé, Léopard, Germain et Châtré. Courte-queue galope derrière Gueux, avec Passe-lévrier, Gringaut, Loué, Passe-outre, Fillart, Alarmé, et Vaculart, le chien de messire Tibert du Frêne. C'est celui qui se démène le mieux, il est plus rapide et meilleur à le pourchasser. Puis se mettent à sa poursuite, Pilier, Chapet et Aligné, Berger, Hector et Trompé, Ecorche-lande le barbet, Violet le mal blanchi, Oiselet et Grillon, Étourneau et Émerillon, Chenu, Mordant et Verger, Passe-avant et Rompt-sa-laisse. Après arrivent Boulet, Pourchasseur, Piquant, Tourmenté, et le chien de Rimbaud le boucher. S'il parvient à s'approcher de Renart pour s'accrocher à lui à pleines dents, l'autre peut être sûr d'y perdre de la peau. Puis arrivent au galop, Hospitalier et Trace-menu, Prend-la-fuite, et Passe-mer qui vient du côté de Pont-promenade Ces mâtins là sont tous camarades, et ils le pourchassent bien. Il n'y a pas un chien qui ne soit pas de sortie, et derrière eux, il ne reste aucune chienne qui ne crie ou ne fasse du bruit. Ainsi accourent, Hardie et Bagatelle, Coquillée, Garde et Sibylle, qui s'élancent du bas du village. Courent ensuite Fauve et Bleuette, Clouette, Échine et Violette, Malicieuse, Médisante, qui est à Robert de la Malière, Genterose, Primevère, qui est la chienne du prêtre, et Priçonnette qui se donne beaucoup de peine pour tenir Renart en personne. Elle ne laisse pas Renart revenir sur ses pas, au contraire, elle lui fait prendre maints détours. Elle s'efforce de le retenir avant qu'il puisse atteindre son trou. Ysengrin excite les chiens en criant, et si Renart s'en va en fuyant, personne ne doit lui reprocher quoi que ce soit, tout comme le besoin fait trotter la vieille. À l'orée du petit bois ils sont quatre à s'avancer, dont Tranchant, Briamont et Fait. Renart qui est haï de tous, a alors grand-peur de mourir, et ne trouve en lui-même aucune ressource. Renart est toujours bien tombé, mais là il est en très mauvaise posture. Ses tromperies ne lui seront d'aucune utilité pour que ses poils ne volent pas. Les chiens tirent tellement sur Renart, et le retirent, et lui arrachent les poils, qu'en bien plus de quatorze endroits le résultat se fait voir. Pour finir, ils le malmènent tellement, le fatiguent et le tourmentent tant, le piétinent et le battent si fort, qu'ils n'ont plus qu'à le jeter dans Maupertuis, très irrité et bien malheureux. Mais seigneur Renart ne va pas tarder à courroucer ses ennemis. Pour l'heure, il demeure de nouveau à Maupertuis, il se soucie donc très peu des menaces, que celui qui veuille le haïr, le haïsse donc. Les autres s'en vont, Renart s'en est tiré, désormais que chacun garde bien sa cape. | 5504 5508 5512 5516 5520 5524 5528 5532 5536 5540 5544 5548 5552 5556 5560 5564 5568 5572 5576 5580 5584 5588 5592 5596 | Lance levee sor le fautre, Roonel le chien dant Frobert, Et Espillarz le chien Robert, Le riche vilain del plaissié, Icil l'ont premier enchaucié. Aprés revint a grant eslés Harpin et Morant et Bruiés, Espinars et Hurtevilain, Et Rechingnie le filz Gillain, Qui fu fame Erart le drapier. A tant se metent au frapier Afaitiex, Gorfax et Tiranz, Roilliez, Loviax et Amiranz. Clemenz i fu et Oliviers, Le chien Malbarré Deriviers. Aprés i cort Tornebrias, Et Herbeloz avec Frias, Brisegauz, Frisanz et Voisiez, Liepart, Tisson et Escoilliez. Cortin i cort aprés Rigaut, Et Passelevries et Gringaut, Loher et Passe-outre et Fillarz, Et Estormiz et Vacularz, Le chien sire Tybert du Fresne, C'est icil qui miex se desresne, Et plus tost va et miex le chace. Aprés se metent a la chace Pilez, Chapez et Alingniez, Pastor, Hector et Enginiez, Escorchelande le barbez, Et Ivolez li max florez, Et Oisellez et Gresillons, Estorviax et Esmerillons, Chanuz et Morganz et Vergiez, Et Passe-avant et Rontsesgiez. Et aprés est venuz Bolez, Porchaz et Poingnant et Malez, Et li chien Reinbaut le bouchier. Se cil puet Renart aprouchier, Que il le puisse as denz aerdre, Tot soit seür de la pel perdre. Aprés i sont poingnant venu Hopitaus et Tracemenu, Et Torne-en-fuie et Passemer Qui vint devers pont Audemer. Tuit icil furent compaignon, Bien le chacierent li gainon. N'i a .I. sol qu'il ne s'en isse, Et aprés eus ne remest lisse Qui ne crit et ne face noise, Si acorut Baude et Faloise, Coquillie, Garde et Sebile, Et lance desouz de la vile. Aprés i cort Fauve et Bloete, Cloete, Brechine et Violete, Et Malinose et Malparliere, Qui fu Robert de la Maliere, Et Geterose et Primevoire La lisse qui fu au provoire, Priçonete qui si se pene De Renart tenir en demeinne. Renart ne lesse trestorner, Ainz li a fait maint tor torner. Ainz qu'il poïst au trou venir, Mout se paine del retenir. Ysengrin va les chiens huiant, Et se Renart s'en va fuiant, Ja n'i doit l'en nul mal noter, Que besoing fet vielle troter. A l'oraille du bois menu Li en sont .IIII. avant venu, Tranchanz, Briamonz et Faïz. Renart qui mout estoit haïz Ot issi grant peor de mort, N'avoit en soi nul reconfort. Tot jors ert bien Renart chaü, Mes or li est si malchaü. Ne li orent mestier ses bordes, Que n'en volassent les palordes. Tant ont Renart li chien tiré, Et desachié et depelé, Qu'en bien plus de .XIIII. leus Li est aparissant li gieus. A la parfin l'ont tant mené, Tant traveillé et tant pené, Tant l'ont folé et debatu, Qu'a Malpertuis l'ont enbatu, Mout corouciez et mout dolenz. Et dant Renart ne fu pas lenz De coroucier ses anemis, Et il se rest en Malcrues mis. Mout li est or poi de menace, Qui le volt haïr, si le hace. Cil s'en fuient, Renart eschape, Des or gart bien chascun sa chape. |
c'est tres bien
RépondreSupprimerAu v. 5543: "s'accrocher à lui" conviendrait peut-être mieux; le pronom neutre "y", parfaitement admissible à l'époque pour parler d'un être vivant (humain... ou quasi-humain !) ne l'est plus aujourd'hui, sauf intention péjorative.
RépondreSupprimerVotre proposition est retenue, merci, c'est corrigé.
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