de ce que Renart lui demande. Alors il change d'avis : « Tenez, fait-il, je vous promets que jamais à l'avenir je ne vous ferai défaut, et que j'attaquerai volontiers le seigneur Ysengrin qui m'a souvent fait du tort, et en paroles et en actes. » À présent, Renart l'a tellement amadoué que tous deux sont réconciliés, et ils partent ensemble, engagés sur l'honneur. Renart, qui est mauvais de nature, n'a pourtant jamais cessé de le haïr, et s'est toujours donné de la peine pour le trahir, en y mettant toute son application. Il regarde le long d'un chemin étroit, et aperçoit près d'une ornière entre le bois et la rivière, un piège fait de chêne fendu, qu'un paysan avait tendu. Renart qui est rusé s'en écarte, mais seigneur Tibert n'en fait rien. Si Renart peut l'attirer dans le piège, il lui fera volontiers du tort ainsi. Renart lui fait un sourire : « Tibert, fait-il, permettez-moi de vous dire que vous êtes preux et beau, et que votre cheval est rapide; montrez-moi donc comment il sait courir. Puisque ce chemin a beaucoup de poussière, courez plutôt le long de ce petit sentier, la route y est encore plus belle. » Tibert le chat est tout excité. Renart a vraiment un mauvais esprit à vouloir l'encourager dans cette folie. Tibert s'apprête à piquer des éperons. Il court, et il court par petits bonds jusqu'à ce qu'il arrive au piège. Quand il le voit, il se rend bien compte que Renart lui a joué un tour, pourtant il n'en laisse rien paraître. Il se retourne pour l'éviter, et s'en recule d'un bon demi-pied. Mais Renart l'a bien observé. | 1700 1704 1708 1712 1716 1720 1724 1728 1732 1736 1740 | De ce que dant Renart li proie, Si li a retorné le vis. « Tenez, fet il, je vos plevis Que ja nul jor ne vos faudré Et que volentiers assaudré Dant Ysengrin qui m'a mesfet Sovent et en dit et en fet. » Or l'a Renart tant amusé Que ambedui sont acordé. Andui s'en vont par foi plevie. Renart qui fu de male vie, Nel lessa onques a haïr, Ainz se pena de lui traïr ; En ce a mis toute s'entente. Il garde en une estroite sente, Si a choisi pres de l'orniere, Entre le bois et la riviere, .I. broion de chesne fendu C'un vilain i avoit tendu. Il fu recuis, si s'en eschive, Mes dant Tybert qui pas n'estrive. S'il le puet au broion atrere, Volentiers li fera contrere. Renart li a jeté .I. ris : « Tybert, fait il, dire vos puis Que vos estes et preuz et biax, Et vostre cheval mout igniax. Mostrez moi conment il set corre. Par ceste voie a mout grant podre, Corez toute ceste sentele : La voie i ert auques plus bele. » Tybert li chaz fu eschaufez, Et Renart fu .I. vis maufez Qui le velt a folie joindre. Tybert s'apareilla de poindre, Cort et recort les sauz menuz Tant qu'il est au broion venuz. Quant il le vit, s'aparçut bien Que Renart i entent engien, Mes il n'en fet semblant ne chierre. En eschivant se trait ariere, En sus se trait bien demi pié. Et Renart l'a bien espïé. |
Bonsoir!
RépondreSupprimerDeux détails peut-être:
1707:accent sur le A pour harmoniser avec le reste du texte: À
1741: demi-pied
Merci pour votre travail.
J
C'est corrigé. Merci d'avoir signalé les fautes.
RépondreSupprimerbonjour, je recherche une ruse de renart pour un travail en classe, pourvez vous m'aider s'il vous plait
RépondreSupprimerAgathe G